Hommage à François Lesage

Publié le par Bénédicte Poinsard

François Lesage ds son atelierLe grand Maître Brodeur François Lesage nous a quittés le 1er décembre dernier à l’âge de 82 ans.

 

Issu d’une très ancienne famille de brodeurs, il avait repris la maison familiale en 1949 à l’âge de 20 ans. Sa mère Marie-Louise fut modéliste chez Madeleine Vionnet

 

Il a mis toute sa passion et sa créativité – qui était grandes – au service de la haute-couture, inventant de nouvelles techniques et travaillant pour les plus grands noms : Balmain, Jacques Fath, Lanvin, Dior, Yves Saint Laurent, Givenchy Patou, Christian Lacroix, Chanel…

 

Soucieux de la transmission des savoirs, il avait créé en 1992 une école qui porte son nom et où le monde entier vient se former.

 

J'ai eu l'occasion de rencontrer François Lesage, lors d'un reportage que j'avais fait sur "Les fleurs de Lesage", évoquant ainsi les magnifiques créations faites par l'atelier sur le thème des fleurs.

Chaleureux, humain et malicieux, tel m'est apparu ce grand Maître d'Art, entouré de l'affection de ses brodeuses, passionné par ce métier qui me semblait être toute sa vie.

Son bureau était à son image, un bureau à la Cocteau, bourré de trésors : croquis, dédicaces, objets, évoquant la splendeur des créations et des défilés, et l'attachement de ses clients créateurs.

Il m'avait ouvert ses tiroirs secrets, me montrant des broderies anciennes, soigneusement serrées dans des cartons, ses beaux livres, et aussi quantité de tiroirs à paillettes, perles et pierreries, dont le système de classement m'échappait, mais où il se retrouvait avec beaucoup d'habileté.

J'ai écouté parler les brodeuses, fières de leur métier et de leur savoir-faire, fières d'appartenir à une maison aussi prestigieuse. J'ai contemplé leur travail avec des yeux émerveillés.

J'avais promis de revenir pour leur apporter des parements brodés anciens à paillettes et à rembourrage que je tiens de ma famille car cela les intéressait beaucoup. Je n'ai pu le faire et cela a toujours été un regret.

La France perd un très grand créateur.

 

Bénédicte Poinsard

 

 

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