Lavilliers

Publié le par Bénédicte Poinsard

L'intro de la chanson "La Malédiction du Voyageur" de Bernard Lavilliers a un son, une résonance, qui correspond très exactement à un état de conscience particulier :

 

"Je sens le désespoir
Je suis entré dans son champ magnétique
J'entends ses ailes noires
Une fois encore sur ma musique
J'ai cherché une autre vision du réel
Pour soigner cette blessure mortelle
J'ai crié très fort pour qu'on entende
Tous les mots qu'on a pas su comprendre
Tous les mots d'amour que j'écrirai
Un jour"

(---)

Un jour, je rencontre Bernard Lavilliers dans la rue, dans un endroit improbable.

Je l'arrête : "Je suis une inconditionnelle". Il sourit et, en quelques secondes, je lui raconte mon histoire et mon combat pour l'emploi des seniors. A un moment, ma voix s'étrangle un peu, je n'avais pas prévu ça, mais il m'écoute avec beaucoup d'attention. La personne qui l'accompagne s'est mise à l'écart, ça semble l'ennuyer un peu d'être dérangée dans sa conversation.

Il n'est pas dans mes intentions d'être longue ni de déranger. Je remercie Bernard pour La Malédiction du Voyageur, je lui dis qu'il ne le sait pas, mais que ses chansons m'ont accompagnée et soutenue dans les moments les plus difficiles de ma vie. Je lui dis aussi qu'il me reverra peut-être un jour dans cet engagement public qui est devenu le mien.

Il me sourit, il serre mes mains fort dans les siennes. Je ne me souvenais pas qu'il avait les yeux aussi bleus.

(extrait de mon futur livre "Et Sarah rit... Chroniques du 21ème siècle")

© Bénédicte Poinsard – Dépôt SCAM 2012

 

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