Coriandre

Publié le par Bénédicte Poinsard

J’avais rencontré Christine au tennis du Casino. Elle tenait le planning des courts comme job d’été. Nous avions à peu près le même âge. Nous avons tout de suite sympathisé.

La maman de Christine était fille de pharmaciens. Elle avait eu le coup de foudre pour son mari, acrobate sur fil au cours d’un gala où il se produisait dans la région. Ils se sont tout de suite mariés. C’était un artiste de renommée internationale. Pour le suivre et participer au numéro, elle avait appris le jonglage. Ils ont parcouru le monde entier. ..Chine, URSS...et fait partie des plus grands cirques dont Barnum aux USA. Elle avait eu une vie d’exception. Elle nous montrait les photos en noir et blanc de ses voyages. On la voyait, en costume local des pays où elle passait : elle était superbe. Elle avait eu 2 filles dont mon amie Christine, née 21 ans après son aînée. Christine adorait raconter l’histoire de ses parents, et moi j’adorais l’écouter, cela me fascinait. Christine était une jeune comédienne. Elle était brune, gaie, rieuse. Nous nous entendions très bien

(.....)

Les soirs où j’allais au night-club du Casino, je garais ma voiture, décapotée, dans les pins. (...)

Christine m’a fait découvrir un parfum merveilleux « Coriandre » de Jean Couturier. Elle le portait, et je le trouvais tellement exceptionnel que je l’ai acheté par la suite. Je le porte toujours, essentiellement l’été. Coriandre est à base de coriandre, comme son nom l’indique, mais aussi à base d’autres fragrances dont la rose. Sur une toile sèche comme le jean, Coriandre est somptueux.

Christine aujourd’hui est une scénariste de renom. Elle a eu un grand succès avec la pièce de théâtre  «  Chocolat Piment », elle a écrit d’autres pièces  dont «  Petit déjeuner compris » repris au Canada à Montréal et des épisodes de « Caméra Café ». Elle vient de monter la pièce « La douceur du velours » sur la violence faite aux femmes. Nous nous sommes revues il y a quelques mois après de longues années sans nouvelles l’une de l’autre. Mais l’amitié est restée. Curieusement, pendant toutes ces années, je n’ai jamais joué au casino.

(extrait de mon futur livre "Et Sarah rit... Chroniques du 21ème siècle")

© Bénédicte Poinsard – Dépôt SCAM 2011

 

 

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